Comment le jardinage vous rend heureux

Les personnes souffrant de dépression pourraient avoir une option viable aux médicaments si les études sur les microbes du sol sont correctes.

Des chercheurs ont découvert qu’une bactérie dans le sol appelée Mycobacterium Vaccae active les neurones qui stimulent la production de sérotonine.

M. Vaccae fonctionne de manière similaire aux antidépresseurs, mais tout le monde peut y avoir accès gratuitement, il n’a pas d’effets secondaires et ne crée pas de dépendance aux médicaments.

Le sol peut-il vraiment faire la différence en matière de santé mentale ?

Les chercheurs affirment que c’est le cas et, au vu des statistiques récentes, l’organisation caritative MIND affirme qu’environ 1 personne sur 4 au Royaume-Uni connaîtra un problème de santé mentale chaque année. Il est donc primordial que les personnes souffrant de problèmes de santé mentale aient la possibilité d’améliorer leur qualité de vie.

La santé mentale affecte la façon dont les gens se sentent, agissent et pensent. C’est une question qui prend de l’importance au fur et à mesure que les campagnes de sensibilisation à la santé mentale font évoluer nos perceptions de ce qu’est la santé mentale et de la façon dont elle affecte des millions d’entre nous de différentes manières.

C’est pourquoi il est si excitant que des microbes antidépresseurs naturels aient été identifiés dans le sol sous nos pieds. Un traitement antidépresseur naturel auquel les gens peuvent accéder à tout moment ne peut être qu’une bonne chose.

La saleté est bonne pour vous

Les jardiniers connaissent depuis des années le pouvoir de guérison de la terre. Rien de tel que l’air frais et le contact avec le jardin pour se remonter le moral.

Les soldats qui revenaient choqués des tranchées de la Première Guerre mondiale trouvaient du réconfort dans les jardins des hôpitaux, et aujourd’hui encore, le jardinage reste une « thérapie horticole » pour toutes sortes de problèmes de santé mentale. Les recherches suggèrent que le jardinage augmente la satisfaction de la vie d’une personne, son bien-être psychologique, son sens de la communauté et ses fonctions cognitives.

Tout cela pourrait-il être dû à une petite bactérie commune appelée Mycobacterium Vaccae ?

L’histoire jusqu’à présent

En 2004, une oncologue de l’hôpital Royal Marsden de Londres a découvert un effet secondaire inhabituel d’une expérience qu’elle menait.

Elle avait injecté du M. Vaccae à des patients atteints de cancer du poumon pour voir si cela affectait leur état. Cette bactérie inoffensive et très commune était censée renforcer le système immunitaire, mais elle n’a pas aidé le cancer.

Au contraire, les patients prenant M. Vaccae ont déclaré se sentir plus heureux, penser plus clairement et avoir plus de vitalité. Ce produit n’a peut-être pas traité leur cancer, mais il a traité leur santé mentale, un facteur extrêmement important dans les maladies de fin de vie.

Un neuroscientifique appelé Christopher Lowry a repris la recherche à l’Université de Bristol en testant M. Vaccae sur le comportement des souris dans des tests de stress. Il a constaté que les souris auxquelles on avait inoculé la bactérie réussissaient mieux les tests et qu’elles étaient moins anxieuses. Lowry pense que M. Vaccae a activé les neurones responsables de leur production de sérotonine. D’autres neurones affectant le système immunitaire ont également réagi.

D’autres recherches menées aux États-Unis ont également testé M. Vaccae sur des souris, en mesurant leur capacité à parcourir un labyrinthe après avoir reçu la bactérie vivante. Ces recherches ont montré que les souris ayant reçu M. Vaccae ont parcouru un labyrinthe deux fois plus vite que leurs homologues non vaccinés et qu’elles étaient moins anxieuses.

Les chercheurs pensent que M. Vaccae active un groupe de neurones qui produisent la sérotonine, une substance chimique du cerveau. Un manque de sérotonine a été associé à la dépression et à l’anxiété, ainsi qu’à d’autres maladies mentales comme les troubles obsessionnels compulsifs, les troubles bipolaires et la maladie d’Alzheimer.

Si les effets stimulants de la sérotonine chez les souris sont reproduits chez l’homme, comme le suggèrent les résultats obtenus chez les patients atteints de cancer du poumon, alors le sol est une riche source d’antidépresseurs naturels dont nous pouvons bénéficier.

Qu’est-ce que Mycobacterium Vaccae ?

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Alors, quel est exactement cet antidépresseur dans le sol – et comment une bactérie peut-elle être bonne pour vous ? Les bactéries ne sont-elles pas dangereuses ?

Il y a des types de bactéries qui causent des maladies et d’autres qui ne le font pas. M. Vaccae est ce dernier – un des organismes non pathogènes. Il s’agit d’une espèce de la famille des Mycobacteriaceae que l’on trouve dans la terre ordinaire, vous n’avez pas besoin de la chercher, car elle est abondante dans votre propre jardin, dans les parcs et les espaces ouverts.

Il y a beaucoup de bactéries différentes dans le sol. En fait, une cuillère à café contient entre 100 millions et 1 milliard de bactéries.. Les bactéries améliorent le sol, le transformant pour que les plantes puissent prospérer – en fait, elles nourrissent le monde.

Qu’y a-t-il d’autre dans le sol ?

Le sol est un environnement riche en vie, nous avons passé des millénaires à vivre dessus, à manger la nourriture qu’il fait pousser et à interagir avec ses microbes. Il n’est donc peut-être pas étonnant que l’augmentation des problèmes de santé mentale aille de pair avec l’urbanisation croissante de notre culture.

Les chercheurs commencent à établir un lien entre la mauvaise santé et le manque de temps en plein air. Des études montrent que les enfants, en particulier, risquent de souffrir d’asthme, d’allergies et d’une faiblesse du système immunitaire lorsqu’ils n’ont pas d’interaction avec le monde naturel.

Le NHS rapporte que depuis 1990, il y a eu une augmentation de 700% des enfants hospitalisés à cause d’une anaphylaxie causée par des allergies alimentaires, et on pense qu’au moins 5-8% des enfants ont une allergie alimentaire.

Il semble que nous soyons tout simplement trop propres – ce comportement a même un nom : « l’hypothèse de l’hygiène ». Notre utilisation de produits antibactériens tels que le gel pour les mains, les lingettes de cuisine et même le papier toilette nous a laissés sans défenses adéquates, sans parler de la surconsommation de médicaments antibactériens.

Des études ont mis en évidence comment une exposition précoce à une variété de microbes conduit à un système immunitaire plus fort. Par exemple, une de ces études a révélé que les enfants des fermes bavaroises présentaient des taux d’asthme nettement inférieurs à ceux de leurs voisins.

Cela conduit au fait que certains organismes présents dans le sol peuvent en fait être nécessaires à notre santé, en nous vaccinant contre les maladies et en renforçant notre système immunitaire.

Trouble du déficit de la nature

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Le temps passé dans le sol est du temps bien utilisé – il nous vaccine dès notre plus jeune âge en permettant à une grande variété d’organismes d’affecter notre système immunitaire. Lorsque cela ne se produit pas, nos corps sont inexpérimentés, incapables d’identifier les menaces réelles et ils ne peuvent tout simplement pas faire face.

Ce manque généralisé de contact avec notre environnement porte désormais le nom de « trouble déficitaire de la nature » et la seule façon de le combattre est de s’échapper de nos environnements intérieurs stériles et de reprendre contact avec nos racines rurales et nos cultures.

Bien sûr, le grand air permet également d’augmenter les niveaux de vitamine D synthétisée par le soleil pour renforcer les os et traiter la dépression saisonnière, une forme de dépression causée par le manque de lumière.

Et n’oublions pas l’exercice physique, car se déplacer en plein air permet également de brûler les calories qui contribuent à nos problèmes croissants d’obésité. Il n’y a aucun inconvénient à être dehors.

Comment augmenter votre consommation de M. Vaccae ?

Vous pouvez augmenter votre consommation de M. Vaccae naturel en jardinant. Les jardiniers respirent la bactérie lorsqu’ils remuent la terre et elle se retrouve dans les coupures sur leurs mains. Les activités de plein air telles que la marche, le vélo et la course à pied augmentent notre contact avec le monde extérieur et les bactéries bénéfiques pour la santé qu’il contient.

Vous pouvez aussi manger M. Vaccae en cultivant vos propres légumes, fruits, baies et pommes qui portent tous des traces de M. Vaccae. Si vous ne pouvez pas cultiver vos propres légumes, achetez-les sur un marché fermier, où les aliments ont été cultivés localement et ne sont pas passés par le processus ardu de la propreté des supermarchés et du voyage.

Vous pouvez également réduire l’utilisation de produits antibactériens et laisser votre corps utiliser des traces de bactéries pour construire un système immunitaire adéquat, ce qui est particulièrement important pour les enfants.

La saleté n’est pas sale

Les jardiniers de longue date disent toujours que passer du temps au milieu de leurs plantes est thérapeutique. La découverte d’un antidépresseur naturel dans le sol ne sera donc pas une surprise.

Respirer et toucher le sol peut être bon pour la santé et cela explique en partie pourquoi le jardinage est si addictif, pourquoi la terre fraîche sent si bon et pourquoi beaucoup d’entre nous se sentent déprimés pendant les mois d’hiver.

Espérons que d’autres recherches permettront de découvrir comment les bactéries du sol peuvent nous aider à retrouver une partie de notre santé naturelle et améliorer la vie des personnes souffrant de dépression, mais en attendant, passer du temps dans le jardin ne peut qu’augmenter vos chances de vous sentir bien.